samedi 16 août 2008

public















Et les femmes, par Miroslav Tichy en tête.
Tichy : oui, on peut, braver les massifs culturels et photographier des femmes, unique sujet et "obsessionnel" : on peut faire la photographie, sur des dizaines d'années et sans public ; et on peut, c'est encore autre chose, prendre cette photographie pour un public (culture), et par un regard (visite). Chercher par les femmes un art brut, et par la photographie comme brute de tout dessin ou toute peinture. Woolf s'y prend comme ça aussi pour arriver au peuple de "Londres", peuple moderne. Tichy traverse assez aisément les esthétisations rassises, quoi que. Mais j'aime voir : des formes de flancs, sans âge, en jeans. Regarder comment c'est ; le découvrir!, cliché par cliché. Par le détour soigneux, mi-délirant, de l'outsider : il faut réinventer la photographie depuis le fond, fabriquer les appareils de bric et broc. Pointer, quand Tichy parle de son travail, "les défauts", "le chaos seul créateur". D'accord.
J'aime cette liberté immense, gagnée par le simple geste d'une table rase - il faut passer du côté du brut pour cette immense liberté sans effort, et payer de séjours psychiatriques etc. - de vivre avec des clichés sans valeur que celle qui passe passe : j'aime savoir que les tirages, multitudineux, sont laissés dans le cours des jours, servant de bouts de papier de cales pour meubles de scraps, absorbant les marques de la vie de quelqu'un qui vit dans le même lieu qu'elles, puis sont toujours des photos, toujours les objets de ce travail ; n'en sont pas sorties par négligence mais sont bien toujours à l'oeuvre. Je pense aux petites photos.

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