mardi 19 octobre 2010

Raconter

Note biographique (ce passage par) :

Claire Joubert est née en 1965, dans la banlieue parisienne. Enseignant-chercheur en littérature anglaise, elle mène un travail photographique autodidacte de longue date. Le récit du commencement est classique : le cadeau d’un appareil photo, un Lubitel 6x6, offert à l’occasion du huitième anniversaire ; le labo photo amateur du père. Le passage au numérique l’amène à concevoir la publication web de son journal photographique : le projet Chaque. Journal photographique est ouvert en 2006, et est toujours en cours (http://chaque2008.blogspot.com). L’exploration de la question de la publication devient centrale dans son travail : une première exposition individuelle (Comment les gens, Punta Ala Café, Paris, 2008) et la participation aux lectures de portfolios aux Rencontres photographiques d’Arles (2008 et 2009) sont les points de départ d’une réflexion expérimentale sur le rapport de public propre à la culture photographique. La rencontre à Arles avec le groupe de photographes réunies dans cette exposition, et le projet d’un travail croisé autour de la question des féminités contemporaines, est une étape également déterminante dans la réalisation de la curiosité politique comme moteur intime du travail. De là l’ouverture d’un nouveau projet photographique, actuellement en cours, qui explore l’idée du peuple photographique, intitulé Boulevard. Gens d’ici.

Ce qui vient

Beaucoup par Depardon, lecture. Malheureusement rendu en événement parisien : l'expo à la BNF inaccessible dimanche dernier.
Mais en travaillant pour l'expo de novembre, quelques clarifications, quelques déterminations :

- que ce sont des pages. Pendant tout le temps, si long suspendu, uneventful, not knowing how to look for the derterminations, cette question irrésolue du format et du support pour accrochage. Quel objet. Comment ça se décide, c'est ce que je suis, à la traîne de, plutôt que je ne le projette. Ce qui en sort quand le temps freudien arrête les décision : que ce sont des pages. (Comment ça glisse vers une détermination : comment le sens, très précaire et flighty, vient s'agréger, s'aimanter, à une chose, à des choses, vaguement. Il faut le laisser vaguer, puisque.) J'attends encore le moment où j'en serai mieux sûre : que c'était juste, que c'était une erreur. Je le laisse se reporter à après le temps d'exposition : cette instance, dont je sais quoi attendre comme découvertes, surprises. Que ce sont des pages : ça s'agrège du côté : le livre, le cahier, le journal, la note.

- que l'image est suspendue : numérique. Sans accroche matérielle. Elle peut flotter de support en support, petite et mobile et sans précieux, que son passage, tout souffle. Phut. Elle est déjà ailleurs. On peut l'imprimer sur un bout de papier. Note. J'aime la liberté que donne cette exposition de ne pas avoir à prévoir(prévenir, faire signifier ; c'est forcer la photo, signaler) des ventes, mais seulement des vues.

mercredi 13 octobre 2010

mardi 12 octobre 2010

Avec Depardon : y être

The excitement of the Depardon event - expo à la BNF, "La France de Raymond Depardon". Commencé à en approcher avec le hors série Télérama, un long entretien (et une mauvaise reproduction des couleurs, alors même qu'il y indique l'événement photographique qui s'est passé dans ce parcours : "Et, tout doucement, je me suis découvert coloriste".) Accélère fort de nombreuses directions croisées : la nation, le/s gen/s, la distance, l'autre chose que l'engagement (il dit : détachement), etc. Mais ça pour l'immédiat :

il faut bien que j'y sois pour qu'il y ait une photo.

Etonnant (ces surprises répétées, ces lenteurs et ces boucles dans comprendre poussivement), de trouver cette question sur le tapis. Toute une série de questions trouvées sous les pieds, dans la surprise, au fil de l'exploration. Cette du gen, du politique, du social, du rapport des sexes, du public, du praticable (ces percées vers la photographie, à travers le cercle de papier, l'écran que forme l'image : ce malentendu de la photo. Image et photo, énoncé et énonciation), etc. L'entrer, la publication. Ces pénétrations, ces venues, aveugles comme des taupes, c'est beau pour une pratique de l'image.

Finalement donc (on dit "finalement" simplement pour marquer un rétrospectif, un c'est au bout de l'image. Pas du tout pour une fin, et tout au contraire), y être ?! Finalement je vais y être ?!Question de place, d'avoir sa place - il dit : "ma distance", "Je ne veux plus qu'on me reproche ma distance. Je l'assume, je la revendique. Elle est mienne, chacun a sa distance." (65) C'est un rapport et pour qu'il y ait un rapport il faut un ici. D'où la justesse très pointue de ce gros mot : "La France de Depardon".
Note de Depardon, très en-dedans, intime de ce qui se passe dans son travail : sur la chambre 20 x 25, et les hauts et les bas, du ciel et du sol qu'elle donne. Sur l'abondon immédiat des hauts, qui donne directement sur les ciels, où ça ne se trouve pas. Où c'est pas là, pas ça. "Le truc qui m'intéresse, c'est le bas. D'un seul coup, on voit la terre, lesmarquages au sol, des trottoirs un peu défoncés... ça ne plaît pas toujours aux élus!" (14) Le bas : ça irait presque jusqu'aux pieds du photographe, aux pieds du pied (ici encombrant, bien trépied, chambre lourde) : un peu plus je serais dedans. Comme la mer qui vient mousser. Je serais quelque part. Plus précisément : dedans, ici. L'émotion de ce transfuge, cette percée, d'un plan dans l'autre. De là où je ne suis pas à là où tiens, je suis.
Par la photo. Dans l'exercice de ce rapport, ce passage.
(Car y être : il manquerait plus que ça.)

mardi 5 octobre 2010

dimanche 3 octobre 2010

Anonymes

Expo d'ouverture, au nouveau Bal, petite impasse derrière la Place de Clichy.
"Anonymes. L'Amérique sans nom : photographie et cinéma".
Walker Evans et la forme "page imprimée", en effet.
Chauncey Hare, 1968-1972 - part dans la direction que recherche le Bal : le "documentaire". Les portraits at home, posés, sociologisés. Par exemple ce que déplace Arbus avec les nudistes et les traverstis, ou Martin Parr dans la working class des 50s et la aspiring middle class dans les années Thatcher.
Lewis Baltz : The New California Parks, 1973-74. Inaugurant. Ici l'anonyme comme confrontation, considération, de la "déshumanisation" industrialisant une frontière californienne.
Anthony Hernandez, Waiting Sitting, 1978-80. Quelque chose de précis. Les attentes, les circuits publics difficiles, "les moments 'intermédiaires', les bancs pris en enfilade sur des trottoirs dans une scène de traffic, groupes qui attendent et forment des noeuds de gens hétéroclites. Drôles de corps de ces nouvelles "ville".
Jeff Wall, deux de ces immenses caisses lumineuses, impressionnantes. Rejouées.
Mais accroche : Doug Rickard. Je n'aime pas savoir que ce sont des images retravaillées de Street View - seems to be a streak of this these days : also Michael Wolf, "Paris Street View", à voir en novembre. Mais ici quelque chose. Touche. Une qualité du passé, du râclé encore sous, ou au près. Les couleurs produites par ces médiations complexes, google, photo d'écrans ; couleurs forcées, recomposées, synthétiques. Justes (- comment s'est fabriquée cette justesse ?). Et les corps qui passent! Les instants d'apesanteur, de scènes qui en sont en minimum - the excitement of the minimum you can get to. Où il ne se passe rien, des zoneries, des impuissances sociales diverses, matière même. Je lis : "Les sujets et compositions font délibérément référence à la "nouvelle photographie couleur" américaine des années 1970.
Il intitule son site "American Suburb". Et édite American Suburb X, or ABX.

16h30


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dimanche, octobre, 26°


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samedi 2 octobre 2010

Photographie et "ça existe"

La photographie comme filtre à l'existant, à l'inexistant.
Cette interface de négociation, échanges des énergies. Avec son drama.