dimanche 3 octobre 2010

Anonymes

Expo d'ouverture, au nouveau Bal, petite impasse derrière la Place de Clichy.
"Anonymes. L'Amérique sans nom : photographie et cinéma".
Walker Evans et la forme "page imprimée", en effet.
Chauncey Hare, 1968-1972 - part dans la direction que recherche le Bal : le "documentaire". Les portraits at home, posés, sociologisés. Par exemple ce que déplace Arbus avec les nudistes et les traverstis, ou Martin Parr dans la working class des 50s et la aspiring middle class dans les années Thatcher.
Lewis Baltz : The New California Parks, 1973-74. Inaugurant. Ici l'anonyme comme confrontation, considération, de la "déshumanisation" industrialisant une frontière californienne.
Anthony Hernandez, Waiting Sitting, 1978-80. Quelque chose de précis. Les attentes, les circuits publics difficiles, "les moments 'intermédiaires', les bancs pris en enfilade sur des trottoirs dans une scène de traffic, groupes qui attendent et forment des noeuds de gens hétéroclites. Drôles de corps de ces nouvelles "ville".
Jeff Wall, deux de ces immenses caisses lumineuses, impressionnantes. Rejouées.
Mais accroche : Doug Rickard. Je n'aime pas savoir que ce sont des images retravaillées de Street View - seems to be a streak of this these days : also Michael Wolf, "Paris Street View", à voir en novembre. Mais ici quelque chose. Touche. Une qualité du passé, du râclé encore sous, ou au près. Les couleurs produites par ces médiations complexes, google, photo d'écrans ; couleurs forcées, recomposées, synthétiques. Justes (- comment s'est fabriquée cette justesse ?). Et les corps qui passent! Les instants d'apesanteur, de scènes qui en sont en minimum - the excitement of the minimum you can get to. Où il ne se passe rien, des zoneries, des impuissances sociales diverses, matière même. Je lis : "Les sujets et compositions font délibérément référence à la "nouvelle photographie couleur" américaine des années 1970.
Il intitule son site "American Suburb". Et édite American Suburb X, or ABX.

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