La zone photographique où on peut venir se placer, chaque fois que l'occasion s'ouvre, dans les lieux sociaux de la photographie (dans les prises que font les gens, touristes à Paris, groupes d'amis ou de famille en dimanche, etc. : photographier ce qu'ils photographient, photographier les photographes, retrouver des
clichés dans le viseur, se laisser photographier puisque -) : je la connais déjà. Je la sais ouverte, et j'aime m'y reconnaître chaque fois que.
D'autres, plus serrées, sont difficiles à infiltrer : il faut aligner son corps dans des socialités étrangères, fermées : anthropologue, ethnologue, journaliste, artiste et tous autres statuts interlopes... Ce qui inclut, assez facilement : toucher les limites, les lignes, de ces espaces sociaux. En connaître, en éprouver, les impossibles et les zones de friction ; les froncements de sourcils, les hostilités, les incompréhensions qui traversent immédiatement tout glacis d'urbanité et casse les visages. "Qu'est-ce que je fous là ?" Mais aussi l'intérêt jusqu'à pervers d'y ficher mon corps. L'expérience du malaise ("
it's only pain") permettant des découvertes, des choses à comprendre ; plans du monde, des gens, à me passer par le corps, et à libérer dans une publication, photographie.
Performance. (D'où, j'attends de lire
M'as-tu vue ?, Sophie Calle). Déchirer des cercles de papier d'un Vraisemblable social.
Se mettre là. Hors de tout programme, d'ailleurs. Se trouver là, avec étonnement, et en écarquillant.