samedi 24 avril 2010

Lieux du photographique

- les Portes de Paris : La Chapelle, St Ouen, Clignancourt. La Gare du Nord. (La difficulté des lumières. Peut-être il faut? Le frayage paraît dur, pousser ces masses devant l'objectif) Château-Rouge? ça c'est pour la rue : lieu du politique, d'accord, noté. [J'avais déjà commencé par les nouvelles lignes de tramway : T1, qui m'avait ramenée à St Denis. Mairie de Bobigny. Photographie à travers les vitres polarisées du tram. L'autre ligne est à faire aussi.]
- les coulisses du culturel, interfaces de l'échange, membranes d'osmose et diffraction. Les galeries, (plus que les musées?), les lieux publics. La mairie? La Place de la mairie elle-même ouverte, bien sûr.

La question de la lumière est une difficulté : m'amène à un croisement de contradiction, un angle mort. Entre le plastique (ça pourrait être ça? mais ce réduit déjà) et l'entrée. Le plastique et l'humain, pour dire par Beckett. Il y a à descendre dans ce coinçage, qui doit être autre chose que çà. La lumière : signifiante de toute façon. Mais : drame, que quelque chose existe, ou non. L'imprimer, le passer au révélateur. Quelque chose existe, et société existe : la difficulté de ce drame. La question qui fait membrane ici, c'est celle de moi. Où je situe je, et ma petite personne, puisqu'il faut faire avec aussi, le traîner, impedimenta.

Pour les coulisses du culturel : il faudrait le temps des vernissages? (ce qui permettrait de remettre, shelve, au plan du projet, chouette). Ou les espaces plus vidés des galeries un jour de visite. Rentrer dans le rapport avec un galeriste? Portrait? J'ai à demander beaucoup de patience, de mon intrusion : le long temps et les retours qu'il faudra pour que je cherche comment photographier. Plus l'indécence de me donner à voir, éventuellement, dans l'état de jouissance où photographier me met. Le sourire que je sens gashed across mon museau tout imprimé de classe sociale, qui est aussi l'inscription coupable et ingratiating de c'est beau, mais c'est parce que c'est beau, parce que j'aime, tout va bien, tout est beau, je vous aime aimez-moi voulez-vous. Je rencontre alors des expressions de perplexité qui tendent vers le dégoût. Certainement vers le : refuser net et simple de rentrer dans le jeu où ce sourire invite. Et pour bonne cause.
Etonnée, voilà, des décences des photographes au travail. Des dignités qui se refont, forcément pour entrer dans la circulation culturelle, ces médiations multiples, quand la boucle arrive jusqu'à moi qui regarde un photographe photographié, devenu légitimé photographe.

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